Fiche Reptile N°08. Les Maladies Transmissibles à l'Homme par les Reptiles

Les reptiles sont susceptibles d’être porteurs de nombreux germes pathogènes, dont certains sont potentiellement contagieux à l’homme. Cependant, il convient de préciser que le risque dépend avant tout de l’hygiène et de la salubrité du milieu de vie de l’animal, de sa provenance, ainsi que des contacts physiques plus ou moins étroits entretenus avec lui par son propriétaire.

 

Définition : on appelle zoonose toute maladie infectieuse et contagieuse commune à l’homme et à l’animal. Nous nous intéresserons plus précisément ici aux contaminations de l’animal vers l’homme. Nous passerons ainsi en revue les principales maladies bactériennes et parasitaires qui sont susceptibles d’être transmises du reptile à l’homme. Il n’y a pas à ce jour de zoonoses virales majeures concernant les reptiles.

 

Les zoonoses bactériennes.

  • La Salmonellose

Même si l’origine de la salmonellose humaine est essentiellement alimentaire, une étude réalisée aux Etats-Unis montre que dans ce pays 3 à 5 % des salmonelloses diagnostiquées chez l’homme seraient liées à une contamination par des reptiles. En effet, la quasi-totalité (plus de 90 %) de ces animaux sont porteurs asymptomatiques (sans être malades eux-mêmes) de cette bactérie, et donc potentiellement contagieux. Les salmonelles sont des bactéries en général bien tolérées chez les reptiles en bonne santé et hébergés dans de bonnes conditions. Par contre, elles peuvent provoquer des troubles parfois très graves chez des animaux fragilisés par des conditions de maintenance inadaptées ou par une infection concomitante. La contamination de l’homme se fait par ingestion accidentelle de déjections animales ou d’eau souillée. En particulier, les tortues aquatiques de Floride (ou tortues à oreilles rouges) sont fréquemment manipulées par de jeunes enfants qui mettent facilement ensuite leurs doigts à la bouche. Plusieurs centaines de cas de salmonelloses sont ainsi à déplorer chaque année chez des enfants de moins de dix ans.

  • La Tuberculose

Beaucoup de reptiles apparemment sains peuvent héberger des germes connus pour être responsables de tuberculose chez l’homme. D’autres peuvent exprimer la maladie par l’apparition de lésions pulmonaires, cutanées, buccales, viscérales ou nerveuses. L’homme se contamine soit par l’inhalation de sécrétions buccales ou respiratoires d’un reptile porteur, soit à la suite d’une morsure.

  • L’Aéromonose

 Aeromonas sp. est une bactérie pathogène des reptiles provoquant des pneumonies, des gastro-entérites (diarrhées), des stomatites (infections de la bouche), ou encore des septicémies (infection généralisée du sang). Ce germe peut être présent dans les gamelles d’eau ou les bassins des terrariums et aquaterrariums. L’homme peut alors se contaminer par contact avec de l’eau souillée à travers une petite plaie cutanée préexistante ou provoquée par la griffure d’une tortue aquatique. Cette bactérie fait également partie des germes habituels de la bouche des reptiles, c’est pourquoi toute morsure peut être source d’aéromonose.

  • Autres bactéries.

Un certain nombre de bactéries présentes dans le tube digestif des reptiles (en particulier dans la bouche) sont susceptibles d’être à l’origine de contamination humaine, le plus souvent par morsure. Ainsi, Enterobacter cloacae et Klebsiella pneumoniae sont des sources classiques d’infections urogénitales de personnes en contact avec des reptiles.Yersinia enterocolitica peut provoquer des gastro-entérites. Des atteintes de ganglions abdominaux et des septicémies peuvent être provoquées par Yersinia pseudotuberculosis.

 

Les zoonoses parasitaires.

Les maladies parasitaires transmises par les reptiles sont exceptionnelles dans nos régions. On les observe essentiellement en Asie du Sud-Est ou en Afrique.

  • La Pentastomidose

Cette maladie, appelée aussi porocéphalose, est provoquée par un parasite ressemblant à un petit ver appelé pentastomide, porocéphale ou encore linguatule. L’homme se contamine par ingestion accidentelle d’œufs contenus dans les sécrétions respiratoires ou les matières fécales des serpents. Après l’éclosion, ces œufs libèrent des larves qui migrent ensuite vers le foie, les poumons, les méninges, le péricarde ou le péritoine. On observe alors, en fonction de la localisation, une hépatite, une pneumonie, une méningite, une péricardite ou encore une péritonite.

  • Les Cestodoses

Ce sont des maladies provoquées par des vers plats du même type que le ténia. La plus répandue est la sparganose, maladie essentiellement rencontrée dans les pays où le serpent est utilisé dans la fabrication de remèdes.

  • Les Acarioses

Ophionyssus est un acarien capable de passer sur la peau de l’homme à la faveur de contacts répétés et prolongés avec un reptile infesté. Cependant, cette contamination reste exceptionnelle.

Les risques de contracter une maladie (essentiellement bactérienne) par l’intermédiaire de son reptile sont donc réels. Il est impératif de respecter des règles de bases quant à l’hygiène quotidienne : en particulier, veillez à vous laver systématiquement les mains à l’eau chaude et au savon après toute manipulation de l’animal lui-même ou de son milieu de vie. Ne mettez jamais les mains à la bouche avant de les avoir soigneusement lavées.

Gardez-vous de manger, boire ou fumer pendant la manipulation de votre compagnon. S’il vous arrive de vous faire griffer ou mordre, lavez la plaie à l’eau et au savon, désinfectez-la et n’hésitez pas à en parler à votre médecin.

Déconseillez systématiquement la manipulation de votre reptile à de très jeunes enfants ou à des personnes immunodéprimés (souffrant d’un déficit de leurs défenses naturelles). Évitez de le toucher s’il présente des lésions cutanées.

Désinfectez régulièrement à la javel son terrarium ou aquaterrarium, sans oublier de porter des gants de caoutchouc.

Evitez pour ce faire d’utiliser des ustensiles de cuisine, l’évier où est lavée la vaisselle ou le lavabo de la salle de bain. Privilégiez l’hygiène à l’esthétisme lors de la conception de votre terrarium : un décor simple sera plus facile à assainir.

En respectant ces quelques consignes simples et peu contraignantes, vous vous assurez une cohabitation saine et heureuse avec votre animal.

 

Précédent

Suivant