Le coeur est un formidable muscle qui ne se repose jamais et joue dans l’organisme un rôle de « pompe centrale ».
Du sang pauvre en oxygène arrive dans la partie droite du coeur, pour être pompé vers les poumons, où il est réapprovisionné en oxygène. De là, il reflue vers la partie gauche du coeur cette fois, qui envoie ce sang riche en oxygène dans les différents organes et tissus du corps.
Valvules cardiaques :
Les valvules cardiaques, qu fonctionnent comme des soupapes, veillent à ce que le sang coule dans la bonne direction. Chez le chien vieillissant, ces valvules sont souvent altérées par des proliférations tissulaires et ne ferment plus bien. Elles laissent donc une partie du sang couler dans le mauvais sens.
Lorsque la défectuosité se localise dans la partie gauche du cœur (cas le plus fréquent), une partie du sang reflue dans les poumons, où il stagne, ce qui provoque de la toux, des difficultés à respirer et une nette baisse de la condition physique.
Quand les valvules du cœur droit sont atteintes, le sang s’amasse dans les organes de la cavité abdominale (rate, foie, reins, intestins…), ce qui peut conduire finalement à l’apparition d’effusions abdominales.
Dans les deux cas, on parle d’insuffisance cardiaque. En auscultant le cœur, on peut entendre un murmure cardiaque (dû au reflux de sang) plus ou moins fort selon la gravité des altérations valvulaires.
Les chiens atteints montrent au début une toux apparaissant plutôt la nuit ou quand ils sont énervés. Ils se fatiguent plus vite et les changements de temps peuvent accentuer les symptômes.
A un stade plus avancé de la maladie, les patients ont de nettes difficultés respiratoires et une forte toux. Ils deviennent apathiques, maigrissent et peuvent avoir du liquide dans l’abdomen, parfois dans la cage thoracique.
Un cœur déficient ne peut pas être guéri. Malgré tout, la plupart des chiens peuvent mener une existence de bonne qualité, pendant des mois ou même des années, en adaptant leurs conditions de vie et en prenant régulièrement des médicaments appropriés.
Les patients concernés sont régulièrement contrôlés cliniquement (3 – 4 fois par année). L’auscultation, le contrôle du pouls et des muqueuses ainsi qu’une évaluation de la respiration et du diamètre de l’abdomen sont indispensables. Selon les cas, des radiographies, un électrocardiogramme, un ultrason ou des examens sanguin et urinaire peuvent s’avérer nécessaires.
Traitement de l’insuffisance cardiaque
Lors d’une déficience des valvules cardiaques, une partie du sang reflue en sens inverse, ce qui amène une baisse de tension dans le système vasculaire. L’organisme essaie de palier à cette baisse en diminuant le diamètre de ses artères, grâce à de petits muscles, localisés dans la paroi des vaisseaux, qui se contractent. La pression va alors remonter, mais provoquer aussi une augmentation du reflux de sang au niveau des valvules, et donc une surcharge supplémentaire pour le cœur qui va faire empirer la situation. Il s’agit d’un véritable cercle vicieux.
Les nouveaux médicaments pour le coeur (appelés dépresseurs sanguins) agissent à l’encontre de cette régulation fatale. Il provoquent une dilatation des artères, permettant au sang de mieux circuler et diminuant la surcharge cardiaque. La baisse de tension qui s’ensuit ne pose pas de problèmes particuliers.
Il est indiqué de commencer le traitement aux dépresseurs sanguins assez tôt. Il se mettra ainsi en place « en douceur » et permettra d’éviter l’apparition de dégâts irréparables.
En cas d’accumulation de liquide dans les poumons, l’abdomen ou le thorax, il est recommandé d’utiliser des diurétiques en parallèle. D’autres médicaments permettent d’augmenter la force du muscle cardiaque lorsqu’il montre des signes de faiblesse.
Nourriture :
Il est important que le patient reçoive un régime pauvre en sel (le lard, le jambon, les saucisses, les cacahuètes, les chips sont par exemple contre-indiqués). Il existe dans le commerce des aliments spéciaux pour les chiens malades du cœur, que l’on peut obtenir chez son vétérinaire.